O Toulouso, O Toulouso, doloroso !

Publié le par l' oursin

C’est ce que chantait naguère Claude Nougaro, cet enfant du pays avec tout son cœur. C’est autre chose que l’on entend depuis la tragédie du 20 mars. Et la chasse au terroriste est ouverte. Alors là, de tous les côtés, ça tire mais avec des mots, ce qui est tout de même moins dangereux, encore que, parfois, il en est de mortels. C’est à qui y va de son commentaire où, évidemment, les candidats au fauteuil élyséen s’y distinguent, si l’on ose dire. Ces sept morts, dont ces malheureux gosses juifs, abattus par Mohamed Merah, leur donnent du grain à moudre, et ils en moulent tant est plus, sans beaucoup de mesure ni de décence. A droite et à gauche - puisque c’est comme ça qu’on doit dire, parait-il -, l’enjeu est bon, tel un filon, à exploiter. Le thème du moment c’est l’insécurité puisque les circonstances s’y prêtent. Les citoyens y sont sensibles qui demandent et redemandent qu’on leur assure la protection à laquelle, légitimement, ils ont droit. Et, là encore, chacun des coureurs à la présidentielle y répond, ou feint. Les plus visés, dans l’ordre du trouble public, ce sont les musulmans, mais surtout ceux estampillés “fondamentalistes”. Là, il va falloir faire un tri, et ce ne sera pas une mince affaire. Au fait, combien y a-t-il de mahométans dans l’Hexagone ?  « Cinq millions », assurent les autorités. Mais ils ne comptent, pour tromper leur monde, selon leur bonne habitude, que les étrangers, c’est-à-dire les nationaux, majoritairement du Maghreb ou du Proche-orient, tout en oubliant les détenteurs d’une carte d’identité française en bonne et due forme, soit, en gros, quelque cinq millions de plus, pratiquant la même religion. Ainsi, les dix millions doivent être atteints. Et, dites donc, ça fait du monde, ça ! Et la question, la vraie, est celle-ci : Pourquoi sont-ils ici et en si grand nombre ? Tout bonnement parce qu’on les a fait venir. Eh oui, aurait-on déjà oublié le “ regroupement familial ”, instauré, en 74, par le fringant - à l’époque - Giscard, fraichement élu président de la République, appuyé par le sémillant - à l’époque aussi - Chirac ? Et cela à l’intention d’hommes, notamment Algériens, qui demandaient qu’à travailler, envoyer un peu de flouze au pays et rentrer fissa au bled pour y retrouver la smalah. A quoi bon puisque celle-ci était aimablement invitée à s’installer en France, encouragée encore un peu plus par François Mitterrand qui, en 81,  déclarait « Les immigrés sont chez eux chez nous »  Et, une fois dans la place, ils ont crû et multiplié, selon les préceptes évangéliques. Vu ? Ce sont leurs petits-enfants, dans nos cités dites « sensibles » qui les animent à leur façon, notamment par le trafic de drogue, qui rapporte davantage qu’un boulot qu’on ne leur offre d’ailleurs pas. Ce sont, nous dira-t-on, les élus, responsables de cette situation quasiment catastrophique. Certes, mais qui les élit, ces élus, sinon les électeurs ? 
Des questions
Il est évident que cette lamentable affaire toulousaine a de quoi bouleverser l’opinion, et l’on comprend les réactions qui s’ensuivent dans la population, informée de tous ses développements, grâce, il faut le dire aux médias, dont c’est d’ailleurs le boulot ou, du moins, qui devrait l’être s’il s’exerçait correctement, sans obéir servilement aux pressions politiques et économiques. Des questions se sont posées et continuent de se poser, notamment sur le rôle de la police et, plus particulièrement, sur celui du Renseignement où, semble-t-il, des couacs se sont produits. « Le Canard enchaîné », dans son numéro du 28 mars, en relève quelques-uns, et pas des moindres, dans l’officine du service de l’espionnage français où trône Bernard Squarcini, grand pote du président sortant, lequel aspire à rentrer, bien entendu. Dans les fichiers de la grande maison à barbouzes, toujours selon le “volatile” satirique du mercredi, on trouve bien des « éléments à charge », contre le tueur de Toulouse, qui a effectué plusieurs déplacements dans des lieux sensibles comme l’Irak, l’Afghanistan ou la Syrie, mais qui n’ont pas donné lieu à des enquêtes approfondies. Sur l’intervention du RAID, le commandant Prouteau, créateur du Groupe d’intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) donne son avis : « Comment se fait-il que la meilleure unité de la police ne réussisse pas à arrêter un homme tout seul ? On aurait pu lui tendre une souricière, attendre qu'il sorte et le coincer ». Enfin, il ajoute « Il fallait le bourrer de gaz lacrymogène. Il n'aurait pas tenu cinq minutes. Au lieu de ça, ils ont balancé des grenades à tour de bras. Résultat, ça a mis le forcené dans un état psychologique qui l'a incité à continuer sa guerre. Pour en revenir à l’émotion générale que la presse a largement contribué à développer et à entretenir, on peut se demander si le massacre de trois enfants s’était produit dans une institution religieuse catholique, voire traditionaliste, aurait fait l’objet du même traitement médiatique. Espérons que oui !
Le halal à l’étal
Marine Le Pen, la fifille chérie de papa, fait de l’immigration et, surtout, de la viande halal, son plat du jour qu’elle nous invite à consommer sans modération, Il s’agit, bien sûr, de l’abattage rituel, cher aux musulmans, qui consiste à égorger à vif les malheureuses bêtes.Voilà qui répulse, avec raison, les personnes sensibles qui veulent bien du steak saignant dans leur assiette, mais à condition que les bêtes soient estourbies selon nos coutumes ancestrales, sans trop s’interroger pourtant sur le “ressenti ” de l’animal à l’instant - pour les boeufs en tout cas - où on lui assène un coup de merlin entre les cornes, suivi d’une tringle enfoncée jusqu’à la cervelle. Alors, bravo à nôtre Marine nationale, mais pourquoi s’en tenir uniquement au halal et ne pas parler du kasher dont les Juifs usent et qui procède de la même torture ?  Serait-ce, on peut toujours se poser la question, parce qu’elle entend ne pas se mettre à dos la communauté israélite, caressée, celle-ci, dans le sens du poil ? Son compagnon, sépharade, Louis Aliot - vice-président du FN - tâche d’amadouer ses coréligionnaires afin de les inciter à voter pour sa chérie. Dernièrement, ne s’est-il pas rendu incognito - ou presque car tout le monde l’a su - à Tel-Aviv afin d’obtenir des dirigeants israéliens leur entremise auprès de leurs commensaux français de manière qu’ils ne se montrent pas trop méchants, et même favorables à Marine  ? On peut parler d’un échec car notre homme en est revenu les mains vides. Comme la candidate elle-même, lors de son voyage aux USA, où elle a voulu rencontrer les représentants yankees du peuple élu... sans plus de succès. C’est que les Juifs n’ont pas la mémoire courte, qui se souviennent de certaines déclarations de Le Pen - Jean-Marie - qui leur a franchement déplues, le faisant classer dans la catégorie des antisémites. Impardonnable évidemment.
 Marine copieuse ?
 
Jean-Marie préférait la liberté de parole au pouvoir politique qu’il savait, au fond, ne pas être en mesure de l’atteindre dans notre système, s’en prenant à celui-ci en connaissance de cause. On en est loin avec “l’héritière” qui veut, elle, y entrer de plain-pied - n’y serait-elle pas déjà ? - d’où ses distances avec les “dérives” paternelles. Il semble qu’elle ait pris modèle sur Gianfranco Fini - ancien, avec Giorgio Almirante (décédé), du Mouvement social italien (MSI), post-fasciste, qui défendait la mémoire de Mussolini. Fini a bien dû constater que cette position, courageuse, le desservait. Aussi, a-t-il fait amende honorable et jeté aux orties, comme un prêtre défroqué, toutes ses idées de jeunesse, clamant haut et fort tout le contraire de ce qu’il lançait, naguère, à la ronde. A la suite de quoi, il s’est rendu à Auschwitz puis à Jérusalem pour se jeter aux pieds du Yad Vashem (mémorial aux morts juifs en déportation). Ça a porté ses fruits puisqu’il est maintenant président de l’Assemblée nationale italienne. Marine, pas sotte, a l’air d’en retenir la leçon.
Et de 83 !
Avec ce chasseur alpin qui vient de succomber c’est le nombre de soldats français tués en Afghanistan. Et ce ne sont peut-être pas les derniers, bien que notre président, sur le départ, eut annoncé un retrait anticipé de notre contingent de ce fichu pays, il se pourrait, malheureusement, que l’on comptât d’autres victimes. Mais la vraie question c’est quel intérêt avons-nous là-bas ? Aucun, il s’agit d’une guerre impérialiste américano-israélienne, dont nous n’aurions pas à nous mêler. Cela démontre que Sarkozy a, lui, si proche de Washington et de Tel-Aviv, des raisons politiques ou sentimentales de s’y engager. Les camarades de ces sacrifiés - pas sur l’autel de la patrie en tout cas - bien que tenus à l’omerta, laissent tout de même, au détour d’une phrase, percer leur désarroi. Mais se sont évidemment des engagés volontaires qui n’ont pas à contester les ordres qu’ils reçoivent, généralement de civils bien planqués, dont les inévitables élus de la République.
La dernière ?
A l’occasion de cette dernière embuscade en date - mais serait-ce bien l’ultime  ? -, n’a-t-on pas précisé que ces hommes ont été abattus alors qu’ils n’étaient pas armés, même qu’ils faisaient du jogging ! Piètre argument de politiciens toujours hypocrites pour se trouver des excuses. Qu’ils ne fussent pas, ces malheureux, à l’instant exact de la fusillade, en état de riposter sur le champ, ne change rien au fait qu’ils étaient en opération permanente et considérés comme des ennemis par les Talibans, infiltrés ou pas dans une troupe régulière. Au fait, ne tuait-on pas, durant l’occupation, de simples troufions allemands se promenant en toute sérénité dans nos rues ? C’était, et on les honore encore aujourd’hui, l’œuvre de vaillants résistants, des héros, qui voulaient chasser le Boche de chez nous. Et si le Boche, pour les Afghans, étaient les Occidentaux, dont fatalement les Français ? 
Karachi
Le 8 mai 2002, 11 Français de la Direction des chantiers navals (DCN) travaillant sur des sous-marins pakistanais sont tués et 14 blessés, dans un attentat, à Karachi. Le juge antiterroriste Jean-Louis Bruguière privilégie la piste d’Al-Qaïda. Toutefois, une enquête parallèle y voit le blocage du versement de commissions. En 1996, après la victoire de Jacques Chirac à la présidentielle, les commissions de l’ère Balladur cessent d’être versées aux intermédiaires, Ziad Takieddine et Abdul Rahman Al-Assir. C’est ce qui aurait provoqué des représailles. En 2007, le remplaçant de Jean-Louis Bruguière, Marc Trévidic, s’oriente lui aussi vers cette piste politico-financière. On en parle toujours et même de plus en plus...
Léotard visé
De cette affaire, qui revient périodiquement et dont on ne voit pas l’aboutissement judiciaire tant il y a d’obstacles jetés sur sa route, il en est beaucoup question à Fréjus. Pardi, l’un de ses plus éminents citoyens, Léotard François, maire de la ville - après Léotard André, son père -, de 1977 à 1997 y est souvent dans le collimateur. Ministre de la Défense, de 93 à 95, il y aurait joué un rôle non négligeable, sur les conseils de Donnedieu de Vabres, membre de son cabinet, mis, lui, dernièrement, en examen. Le Monde (22/12/11) y va carrément qui titre : « Affaire Karachi, les juges d’instruction se rapprochent de François Léotard. » Et d’écrire : « M. Léotard est soupçonné d’avoir joué un rôle trouble dans la signature, en 1994, de plusieurs contrats d’armement par le gouvernement Balladur - dans lequel il pesait d’un poids considérable -, notamment la vente, fin 94, de sous-marins Agosta au Pakistan et de frégates à l’Arabie saoudite. »
 
« Grand ami de Ben Ali »
Ce pauvre Léotard  a été également allumé par Le Canard enchaîné ( 27/7/11 ), qui rappelle, à l’heure où le groupe Pizzorno - que l’hebdo nomme « Le roi des poubelles du Var » - que l’ancien ministre est un partenaire de celui-ci puisqu’il fait partie de son conseil d’administration et qu’il émargeait, en 2008, à 120.000 €  par an. Les enquiquinements des uns comme des autres viennent du maire de Bagnols-en-Forêt, Michel Tosan, qui a porté plainte contre les décharges de détritus ménagers, en provenance des Alpes-Maritimes, enfouis dans un coin de sa commune depuis des années. Var-Matin s’en faisait l’écho, le 12 décembre, par ce titre alléchant : « Pizzorno et François Léotard mis en cause en Tunisie ». Il y aurait plus de 320 affaires de corruption présumée au profit de l’ex-président Ben Ali. Et le groupe varois est dans l’une d’elles. « Ce marché, rapporte le quotidien, a été accordé d’une manière irrégulière à la société française et son conseiller François Léotard que Ben Ali considérait comme un grand ami. » Eh bé !
Port-Fréjus
 
Notre homme, rappelons-le, s’était distingué localement, en 1985, par la réalisation de Port-Fréjus, un hâvre, bien construit techniquement, mais qui avait donné lieu à de nombreuses contestations, dont celle du promoteur, René Espanol, s’estimant frustré de ses droits car il s’affirmait initiateur du projet. De graves  manifestations s’étaient alors déroulées sur le site. Au cours de l’une d’elles, François, le fils d’Espanol, avait été tué. Pour solde de tout compte, si l’on peut dire, mais après moult procès, de fortes indemnités avaient été versées aux propriétaires. On en est aujourd’hui à des extensions avec Port-Fréjus 2, Elie Brun, son successeur à la mairie, ayant jugé bon de continuer.
L’Elysée raté !
Léotard, nourrissait de vastes ambitions, dont celle de conquérir l’Elysée, avec de bonnes chances d’y parvenir. Un coup d’arrêt lui avait été porté, en 1998, lorsqu’il briguait la région PACA, qui devait lui servir de tremplin. Manque de chance, alors qu’il espérait arriver en deuxième position derrière les socialistes, puis de gagner au final, le Front national, alors tout puissant, lui ravissait la place et le reléguait à la troisième !  Furax - on le serait à moins -, on le voyait, lors de l’élection à la présidence, se jeter aux pieds d’Elisabeth Guigou - élue régionale et, d’autre part, garde des Sceaux - la suppliant de faire annuler le scrutin, pas moins, par le préfet de région ! Lequel, convoqué par le ministre, s’y refusait.
Léo en vert ?
 
Après ces péripéties, Léo, comme ses amis l’appelaient quand il dirigeait l’UDF, devait prendre sa retraite et retourner, tel un Cincinatus moderne, à la culture de l’olivier et à l’élevage des canards et des poules de luxe (volatiles du Sussex, qu’on se rassure). Il continue à se faire inviter par les télés, notamment dans les émisions littéraires. Il aime écrire et a déjà produit plusieurs bouquins, lesquels, jusqu’à présent du moins, n’ont pas connu de tirages exceptionnels ni la gloire. On raconte, mais que ne raconte-t-on pas, qu’il voudrait se faire tailler un costume vert. Non pas écolo, mais celui de l’Académie française. Pourvu que toutes ces histoires ne viennent pas, comme naguère la route de l’Elysée, lui barrer la route.
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