Arrête ton char, Sam !

Publié le par l' oursin

 

Naguère, Michel Sardou chantait « Si les Ricains n’étaient pas là » C’était à la gloire de l’oncle d’Amérique venu nous libérer, en 44. Libérés de quoi ?  De l’occupation allemande, bien sûr. Depuis lors, on nous serine que c’est en Normandie, à Utah Beach et autres lieux de la côte, que l’Allemagne a perdu la guerre. C’est un gros mensonge ou une belle erreur (au choix), car ce n’est pas - et de beaucoup s’en faut - dans les bocages de cette superbe province que le “Boche” a été terrassé, mais en Russie, et sans contestation possible, sauf pour ceux qui ne veulent pas le reconnaitre. 

 Alors, toujours d’après notre crowner au grand talent, et qui en vaut beaucoup d’autres - des modernes si l’on veut - s’ils (les Ricains) n’étaient pas venus, « nous serions tous en Germanie, à saluer on ne sait qui, on ne sait quoi. » A mon avis, je ne pense pas que le « Führer de l’ex-Grand Reich », qui a quitté notre vallée de larmes pour le Walhalla en 45, aurait invité quelque 40 millions de Gaulois - ou assimilés - leur nombre à l’époque,  à bénéficier de son « hospitalité », gardant celle-ci pour ses compatriotes (exactement le contraire de ce qui se passe en France), « le national-socialisme n’est pas, l’a-t-il assez répété, un produit d’exportation. »

 Les boys sont donc venus nous délivrer de la “barbarie nazie”. Envoyés au casse-pipe par les planqués dans les bureaux de Boston, ces infortunés garçons sont tombés sur nos rivages, persuadés de servir une grande cause humanitaire. Certes, ils nous ont libérés de la présence allemande - que l’on avait bien cherché d’ailleurs, en déclarant une guerre perdue d’avance -, mais sommes-nous délivrés de tout servage pour autant ? Allons donc, nous connaissons maintenant une autre dictature, celle exercée sur l’Europe par les technocrates de Bruxelles, masquant grossièrement le capitalisme le plus sauvage qui soit, celui qui a pour unique but de faire prospérer des intérêts propres - si l’on ose dire - au détriment du citoyen lambda. Alors, où est-elle, encore une fois, cette fameuse Libération ? C’est une autre occupation que nous subissons, sous des apparences plus légères, mais tout aussi pesante, celle du pognon gagné à coups de bourse par des initiés aux manipulations de la corbeille, à laquelle la politique de la France se fait, bien que de Gaulle eut voulu le contraire.

 Aux temps jadis, dans les villages; il y avait les « pleureuses », ces femmes qui allaient, de porte en porte, annoncer le décès d’un membre de la communauté, et l’heure de ses obsèques. Il n’y a plus guère de pleureuses maintenant. Et pourtant, ça existe encore, mais ça ne s’appelle plus pareil. Ce sont les politiciens de droite avec, en tête de cortège, les battus de l’UMP qui n’arrivent pas à sécher leurs larmes. Ce ne serait rien s’ils ne voulaient pas nous faire partager leur gros chagrin et leur immense déception. Et ils s’y emploient, les bougres et les bougresses. Ne les oubliant pas celles-ci, à l’heure de l’égalité et de la parité. Parmi elles,  Nathalie Kosciusko-Morizet (NKM), ex-porte-parole de Sarkozy, qui a trouvé le moyen de se faire réélire, ce qui lui permet d’être invitée sur  les plateaux de télé où elle continue à chanter les louanges de l’ex-président de son cœur. 

 Une autre fan de Nicolas, n’en peut plus d’avoir été évincée de représentation : Nadine Morano, qui faisait les belles heures des Guignols de l’Info, nous la représentant toujours en poissonnière, et que certains appelaient carrément « la poissarde de la république », ce qui est bien injuste pour nos truculentes Marseillaises du Vieux-Port phocéen, moins vulgaires que l’on voudrait nous faire accroire, avec un esprit dont l’autre est bien dépourvue. N’en pouvant plus, la Morano a fondé un parti pour tenter de ne pas tomber complètement dans l’oubli. Il y en a qui y répondent. Si ça les amuse après tout. Ces victimes du suffrage universel, auquel les Français-Françaises sont attachés - comme les veaux à leur licol - pourraient noyer leur détresse dans l’intimité; mais non, il faut qu’ils nous la fassent partager, dans l’espoir de nous attendrir. Et d’envoyer des courriels à n’en plus finir à tous les internautes de l’Hexagone. Comme tant d’autres, j’en reçois plusieurs dizaines par jour. D’abord, je les lisais. Rapidement, mais je les lisais; à présent je les mets à la corbeille d’office tellement leurs répétitons dans la platitude me désolent. Un torrent de jérémiades ! Et, bien entendu, pour déverser des imprécations sur la gauche. Cela ne me dérangerait pas plus que ça, ayant, depuis belle lurette, constaté leur consanguinité si, au moins, ils s’en prenaient au Système. Oui, “S” majuscule car c’est celui-ci qu’ils oublient de dénoncer, lequel est pourtant le vrai responsable de la situation fangeuse dans laquelle nous pataugeons. Mais comme ils en profitent à tour de rôle, alors vous comprenez qu’ils ne veulent pas en changer. Mais, gaffe, “ils” font ça pour la France. « La France éternelle » évidemment, dont parlait de Gaulle naguère et, avant lui, « la France seule » de Charles Maurras. Or, ces deux belles notions ont volé en éclats, elles n’existent plus que dans leur tête, et encore n’est-il pas sûr qu’ils y croient, mis à part quelques nostalgiques qui se refusent à leurs disparitions. 

 Mais qu’en est-il de nos politiques ? Droite et gauche se repaissent de ce qui n’est qu’un stratagème dans le fol espoir de gagner des voix, grâce auxquelles ils retrouveront leur sinécure et leurs prébendes. Et socialos et anti-socialos en sont friands (regardez le tintoin qu’ils font parce que certains, pour une fois bien inspirés, veulent mettre fin au cumul des mandats). Alors, ce qui fait gueuler les laissés-pour-compte des dernières élections, c’est tout bonnement d’avoir perdu une place qui leur était chère, et cher au populo. Ne triturez pas vos neurones tout est là. Regardez la mimique de nos deux clowns :  le triste François Fillon et l’aigri, Jean-François Copé, aussi nuls intellectuellement l’un que l’autre, pour se faire porter à la présidence de l’UMP, qui devrait leur servir de tremplin pour repiquer au truc. Ne sont-ils pas pitoyables ? Certes mais ils n’en ont que faire, le seul but de leurs gesticulations étant, grâce à la place récupérée de prendre leur revanche sur le pauvre sort qui leur a été réservé, suite aux législatives, où ils se sont faits étrillés. Mais au fait, s’ils tiennent tant à présider leur “machin”, ne serait-ce pas en vue de la présidentielle de 2017 ? Pardi, mais ces saintes-nitouches n’en continuent pas moins à souhaiter le retour de Sarko. Plus faux-jetons, tu meurs. Jusqu’à quand les Français-Françaises vont-ils marcher dans ces combinaziones ? Il serait pourtant aisé de voir que, quel que soit le résultat de ces pitreries, rien ne changera dans notre ex-beau pays. Tiens, imaginez une voiture à laquelle il manque le volant et les roues avant : elle est privée de direction évidemment  Le remède serait de remplacer ces pièces ou, mieux encore, de changer la caisse, tout juste bonne pour la casse. Eh bien non, on change de conducteur ! Rions plutôt qu’en pleurer.

  Le gouvernement est entré dans une zone de fortes turbulences. L’héritage du sarkozisme y est pour beaucoup, que la nouvelle équipe ne se prive pas de rappeler. Elle a raison, mais il n’empêche qu’ils y ajoutent des notes personnelles dont ils pourraient se dispenser, et persévèrent dans l’erreur. Hollande, et voilà qui le rapproche de son prédécesseur dans l’esbrouffe, est allé, pour la Toussaint, faire un petit tour à Toulouse. Pas pour fleurir la tombe d’un être cher, pas pour changer d’air, mais bien, profitant de la visite du premier ministre isarélien, Benyamin Netanyahou, pour rappeler le drame du lycée Ohr Torah, devant lequel sont tombés deux gosses sous les balles de Mohammed Mehra. « La France, a-t-il dit, grandiloquent, combattra sans relâche l’antisémitisme, car la garantie de la sécurité des Juifs est une cause nationale ». Bravo ! et merci pour les autres, pour les non-Juifs. On peut toujours poser la question : une communauté qui a droit à toutes les protections tandis qu’une autre est abandonnés, ne serait-ce pas, là, une discrimination ? A part ça, tous les citoyens sont égaux !

 Ah ! j’allais oublier le grand,  l’immense question du moment : le mariage entre individus du même sexe. Etait-ce une chose qui s’imposait ? Candide, j’oserais me demander s’il n’y a pas, par les temps qui courent, d’autres chats à fouetter. Par exemple, le chômage qui met des tas de bipèdes - hommes et femmes - hors du circuit économique, les envoyant grossir les rangs, pourtant déjà gonflés, des clodos, la misère endémique, la drogue qui n’a jamais si bien circulée, les réglements de comptes qui, souvent, en découlent, les braquages, les vols, les viols, les arnaques en tous genres, les assassinats sordides, souvent sous la torture (liste non- exhaustive), bref l’insécurité généralisée. Etait-il urgent, dés lors, d’offrir  aux  homos - qui ont toujours existé - d’étaler leurs mœurs sur la place publique en allant demander à Monsieur - ou Madame - le maire d’officialiser une manière de vivre qui s’était, de tout temps, pratiquée dans l’intimité, oubliant « Pour vivre heureux, vivons cachés » ?

  Retour  à l’Amérique : Si Mit Romney n’a pu casser “Barack”, en revanche on nous a bien fracassés les tympans avec cette confrontation, laquelle, au final, permet à Obama de rester l’hôte de la Maison Blanche pendant encore quatre ans. Cette avalanche d’informations et de commentaires déversés sur nous a permis de mesurer, une fois de plus, le degré de notre sujestion à l’oncle Sam et à sa politique impérialiste par laquelle il entend régenter toute la planète, l’Europe en tout premier lieu. L’Europe de l’ouest surtout, la plus influencée, mieux encore, la plus à la botte. Seule y résiste la partie est de notre continent, grâce à Poutine et, à moindre effet, à Merkel, que Sarko aimait à biser (si le dessinateur Dubout existait encore, lui qui adorait à caricaturer des petits maigrichons dansant avec de plantureuses douairières, il l’aurait certainement représenté, valsant, les pieds ne touchant pas terre, coincé entre les tétons de la Teutonne.

  Quant à la France, dans ce maelström, la malheureuse, ne compte plus, elle, que pour de la margarine, et bien maigre encore; à la différence de Nutella dont Hollande, après avoir perdu de son embonpoint, parait, à la vue de son tour de taille en expansion, s’en régaler ( Valérie devrait peut-être lui tweester une alerte, non ? ). En attendant, il continue à rouler des mécaniques un peu partout dans le vaste monde, persuadé qu’il fait peur, en menaçant d’envoyer sa pauvre armée rétablir l’ordre où celui-ci est menacé. 

  Que ne commence-t-il par nos banlieues, la Corse et Marseille ?

L’oursin

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